La Bruyère cendrée :

une perpétuelle quête pour l'eau

Erica cinerea L.

 

 

 

 

 

 

 

La Bruyère cendrée (Erica cinerea L.) est très présente sur les coteaux ensoleillés. Elle prospère sur les sols maigres et acides en concurrence  avec les Ajoncs et les Genêts pour former un paysage de "Landes".

Adaptée aux milieux secs et dénudés, la Bruyère cendrée est un sous-arbrisseau rampant et peu élevé, limitant ainsi sa prise au vent. Sa racine très ramifiée se développe dans le sol et empêche l'implantation d'autres espèces qui viendraient à puiser le peu de réserves d'eau et de nourriture contenues dans le sol.

Les feuilles de la Bruyère cendrée sont particulièrement bien adaptées à la sécheresse.  Regroupées par deux ou trois sur les rameaux dressés, elles sont très petites et étroites, avec un rebord pourvu de poils se repliant sur lui-même. La taille réduite et une couche cireuse sur la partie supérieure de la feuille permettent à la plante de réduire l'impact des rayons du soleil. Le repliement des bords des feuilles sur la face inférieure de la feuille assure une atmosphère confinée et plus humide qui permet de maintenir les échanges gazeux de la plante quand elle respire et effectue la photosynthèse.

La floraison a lieu de juin à novembre, une période propice pour les apiculteurs qui en produisent un miel de bruyère brun et très goûté. Pendant cette période, on observe une longue grappe composée de nombreux grelots mauve pâle à rouge violacé. Chaque grelot constitue une fleur avec à la base des sépales qui ressemblent à de petites feuilles vertes. Les pétales forment le grelot. Dans ce cas, les pétales sont soudés et seules 5 petites dents courtes et réfléchies au sommet du grelot permettent de les identifier séparément. Les fleurs persistent après la fécondation, ce qui fait que l'on peut en faire de jolis bouquets secs pour décorer la maison. De même, ses aptitudes à résister à des conditions extrêmes en ont fait une plante de culture couramment utilisée.

Autrefois, la Bruyère cendrée et la Callune vulgaire, une proche cousine faisant partie de la même famille des Ericacées et poussant dans les mêmes endroits, servaient de litière dans les étables ou à faire des palissades coupe-vent appelée brande. De nos jours, ces pratiques relèvent du folklore, ce qui est bien dommage car cela permettait, entre autres, d'entretenir les landes.

Les adeptes de la médecine par les plantes vous diront, quant à eux, que les  bains  de bruyère sont souverains contre les crises de rhumatisme. Si vous décidez dès à présent de récolter les  grappes fleuries et de les sécher à l’ombre dans un grenier, ne saccagez pas les pieds de Bruyères car ils sont un des éléments principaux de fixation des sols menacés de l'érosion.